Synthèse pêches électriques réseaux 2024

Département : 44

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OFB

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Ce rapport présente l’ensemble des pêches scientifiques réalisées dans le département au titre des réseaux de suivi de l’état des milieux, du 25 avril au 18 octobre 2024. Ces prospections ont pu être réalisées par l’OFB ou par des prestataires. Les données sont extraites de la base ASPE, administrée par l’OFB (Irz et al., 2022). Les réseaux couverts sont :

La première partie décrit les résultats à l’échelle du département. Cette synthèse expose l’état des peuplements ichtyologiques à travers l’Indice Poissons Rivière (IPR, cf. Oberdorff et al., 2002) et différentes métriques de la qualité du peuplement (richesse en espèces, occurrence, abondance, répartition en classes de taille). Ces données sont également contextualisées dans des suivis chronologiques de long terme (à partir de 1997) afin de permettre au lecteur de prendre le recul nécessaire sur les variabilités interannuelles pour mieux visualiser les éventuelles tendances temporelles. L’examen des évolutions temporelles de densité par espèce permet de détecter de potentielles évolutions de moyen terme malgré la variabilité interannuelle, par exemple liée aux conditions météorologiques.

Une deuxième partie présente les fiches de résultats bruts et élaborés à l’échelle de la station. Pour une meilleure compréhension, les données sont représentées graphiquement pour visualiser l’évolution de la classe de qualité IPR, de ses métriques, et un panel de variables écologiques facilitant l’interprétation. Les présences / abences d’espèces observées sur le terrain sont mises en regard de celles prédites par modélisation dans des conditions réputées “de référence” (Oberdorff et al., 2001). Une bonne adéquation entre les deux (les espèces prédites présentes le sont effectivement, tandis que celles prédites absentes ne sont pas capturées) suggère un bon état du milieu.

Carte du département et stations réseaux. Pour chaque station la couleur correspond à la dernière année disponible. Les stations réseaux qui ne sont prospectées qu’une année sur deux sont toutes portées sur la carte, mais celles qui n’ont été prospectées qu’en 2023 sont représentées par des points de plus petite taille. Les limites de bassins sont en gris. Sources : Fond de carte OpenStreetMap, référentiel hydrographique SANDRE, données poisson Aspe

1 Conditions d’échantillonnage

1.1 Conditions environnementales

La Figure @ref(fig:fig2) présente l’évolution temporelle des paramètres environnementaux sur les stations, agrégés à l’échelle du département en calculant la médiane des valeurs par opération :

  • Granulométrie : L’axe des ordonnées varie de 0 à 12. Chacun des chiffres correspond à une référence de granulométrie. Avant d’agréger à l’échelle départementale, on calcule à l’opération la granulométrie moyenne des faciès, pondérée par leur surface relative.

    0  = Granulométrie inconnue   
    1  = Argile (<0,0039mm)   
    2  = Limons (0,0039 à 0,0625 mm)   
    3  = Sables fins (0,0625 à 2 mm)   
    4  = Sables grossier (2 à 5 mm)   
    5  = Gravier (5 à 16 mm)   
    6  = Cailloux fins (16 à 32 mm)   
    7  = Cailloux grossier (32 à 64 mm)   
    8  = Pierres fines (64 à 128 mm)   
    9  = Pierres grossières (128 à 256 mm)   
    10 = Blocs (256 à 1024 mm)   
    11 = Rochers (>1 m – substrat immergé avec protubérances)    
    12 = Dalles (>1 m – substrat immergé sans protubérances)  
  • Largeur mouillée et longueur station sont exprimées en m. Leur ratio n’a pas d’unité.

  • Profondeur : en cm.

  • Température : en °C.

  • Temps de pêche : en min.

Evolution interannuelle des paramètres abiotiques environnementaux. La ligne noire indique, pour chaque année, la valeur médiane calculée sur l’ensemble des stations prospectées dans le département. La ligne rouge est la médiane interannuelle depuis 2007. Les données antérieures à 2007 sont représentées en pointillés car elles sont moins fiables.

1.2 Paramètres de pêche

La Figure @ref(fig:fig3) présente l’évolution des paramètres de réglage électrique ainsi que la conductivité. Ils se lisent comme les précédents.

Evolution interannuelle des paramètres électriques lors des échantillonnages. La ligne noire indique, pour chaque année, la valeur médiane calculée sur l’ensemble des stations prospectées dans le département. La ligne rouge est la médiane interannuelle depuis 2007. Les données antérieures à 2007 sont représentées en pointillés car elles sont moins fiables. La conductivité est la capacité de l’eau de la station à conduire le courant électrique (charge en ions), en µS/cm. Les paramètres du courant délivré sont l’intensité (A), la puissance (kVA) et la tension (V).

2 Indicateur de l’état des peuplement ichtyologiques

2.1 Tendance départementale IPR

L’indice poissons rivière (IPR) est un indicateur de l’état des peuplements de poissons (Oberdorff et al., 2002). Il mesure l’écart entre la composition d’un peuplement de poissons sur une station donnée, observée à partir d’un échantillonnage par pêche électrique, et celle attendue en situation de référence. L’IPR constitue une base standard d’interprétation de résultats d’échantillonnages piscicoles fondés sur l’occurrence et l’abondance des principales espèces de poissons d’eau douce présentes en France.

Les données sont présentées depuis 1998, cependant il est notable que les réseaux DCE et des protocoles d’échantillonnage ne sont stabilisés que depuis 2007. Il est donc possible que la variabilité interannuelle antérieure soit au moins partiellement imputable aux variations dans le réseau des stations prospectées.

Plutôt que de calculer la moyenne entre les stations pour obtenir un indicateur départemental, le choix a été fait d’agréger en calculant la médiane qui est un indicateur statistique moins influencé que la moyenne par les valeurs extrêmes qui pourraient intervenir sur certaines stations.

La note IPR est la somme de 7 métriques qui évaluent divers traits écologiques de la communauté de poissons : 3 métriques d’occurrence (présence-absence des espèces) et 4 métriques d’abondance (densités d’individus).

NTE = Nombre total d’espèces 
NER = Nombre d’espèces rhéophiles (espèces inféodées aux habitats courants) 
NEL = Nombre d’espèces lithophiles (qui se reproduisent sur un substrat minéral)
DTI = Densité totale d’individus
DIT = Densité d’individus tolérants (individus d’espèces tolérantes à la pollution) 
DIO = Densité d’individu omnivores (alimentation opportuniste) 
DII = Densité d’individus invertivores (qui se nourrissent principalement d’invertébrés)
Evolution interannuelle de l’IPR sur le département. Les points gris indiquent, pour chaque année, la médiane départementale de l’IPR (moins sensible aux valeurs extrêmes que la moyenne). La zone grisée délimite les quantiles 25 et 75 pourcents. Chaque année, un quart des stations présente un IPR supérieur à la zone grisée, la moitié des stations est comprise dans la zone grisée et un quart des stations a un IPR inférieur. En arrière-plan, la couleur correspond aux classes de qualités IPR, depuis « excellent » en bleu jusqu’à « mauvais » en rouge. La ligne bleue représente la tendance linéaire de la médiane départementale de l’IPR. La courbe marron est la médiane régionale de l’IPR.

2.2 Tendance départementale des métriques

Les graphiques de la figure @ref(fig:fig5) se lisent comme la figure @ref(fig:fig4).

Evolution interannuelle des métriques IPR médianes sur le département. Les seuils des classes de qualité sont ceux de l’IPR agrégé divisés par 7.

2.3 IPR par station

Evolution interannuelle de l’IPR sur les stations du département.

3 Les espèces

3.1 Les peuplements en 2024

Le suivi des espèces présentes (ou absentes) participe à la veille environnementale des réseaux ichtyologiques. Il permet notamment de préciser le diagnostic de l’état de la biodiversité (niveau de menace d’extinction via les listes rouges, évaluation de l’état de conservation) et de repérer l’arrivée de nouvelles espèces, en particulier les invasives.

Comparaison entre les cortèges d’espèces des départements de la région. La taille des points indique le pourcentage d’occurrence d’une espèce dans chaque département, c’est à dire le nombre de stations où l’espèce est observée sur le total de stations prospectées dans le département. Les espèces sont ordonées par nombre de départements de présence, puis par nombre total d’occurrences. Les écrevisses apparaissent en bleu.

Lecture : Si, dans un département, le chevaine a été capturé sur 10 des 20 stations prospectées en 2024, le taux d’occurrence de cette espèce dans ce département est de 50%.

3.2 Tendances des populations dans le département

3.3 Abondances en 2024

La figure @ref(fig:fig9) indique le nombre de captures par espèce dans le département pour l’année 2024. La figure @ref(fig:fig10) s’inscrit dans une perspective de fonctionnement trophique, et montre la biomasse cumulée de ces captures par espèce.

Ces graphiques sont complémentaires. Les espèces les plus abondantes en effectifs sont souvent de petite taille, donc de faible masse ; elles ne ne représentent donc pas nécessairement l’essentiel de la biomasse.

Effectif capturé par espèce dans le département en 2024.

Biomasse capturé par espèce dans le département en 2024.

3.4 Richesse spécifique

La courbe représente la variation inter-annuelle de la richesse spécifique (espèces indigènes et allochtones).

Nombre d’espèces capturées chaque année dans le département, selon leur statut.

References

Irz P, Vigneron T, Poulet N, Cosson E, Point T, Baglinière E, Porcher J-P. 2022. A long-term monitoring database on fish and crayfish species in French rivers. Knowledge & Management of Aquatic Ecosystems 423: 25.
Oberdorff T, Pont D, Hugueny B, Chessel D. 2001. A probabilistic model characterizing fish assemblages of French rivers: A framework for environmental assessment: Predicting riverine fish assemblages. Freshwater Biology 46: 399–415.
Oberdorff T, Pont D, Hugueny B, Porcher J-P. 2002. Development and validation of a fish-based index for the assessment of “river health” in France. Freshwater Biology 47: 1720–1734.